Calcul de la taxe sur les logements vacants : explication et méthode à connaître

11 décembre 2025

Homme d'âge moyen organisant des papiers avec une calculatrice dans une cuisine

Un chiffre sec, presque brutal : en France, plus de 3 millions de logements demeurent vides, alors même que la tension immobilière ne cesse de grimper dans les grandes villes. Derrière ces portes closes, l’État brandit la taxe sur les logements vacants (TLV) comme un rappel à l’ordre pour les propriétaires tentés de laisser dormir leur bien.

À quoi correspond la taxe sur les logements vacants ?

La taxe sur les logements vacants (TLV) s’attaque à un problème que nul ne peut désormais ignorer : la présence massive d’appartements inoccupés dans des secteurs où chaque bien disponible est disputé. Ce dispositif, né dans les années 90, a vu son champ d’application s’élargir au fil du temps. Fini le monopole parisien : plus de 3 700 communes, grandes ou moyennes, sont désormais concernées.

Un logement tombe sous le coup de cette taxe s’il reste vide depuis au moins un an, au 1er janvier de l’année d’imposition. Il ne suffit pas de laisser une chaise en place : seules les résidences principales occupées et les logements occupés de façon temporaire échappent à la règle. Si le bien n’offre pas ce qu’il faut pour s’y installer normalement, la vacance est caractérisée.

Le message à l’adresse des propriétaires est limpide : il s’agit de remettre leur bien en location au plus vite pour ne pas alimenter la crise du logement. Plus l’inoccupation se prolonge, plus la note grimpe. Le dispositif vise ainsi à libérer des logements et à réduire la tension locative, et il s’appuie sur des critères précis :

  • La commune où se situe le bien doit faire partie des zones tendues, lieux où la recherche d’un toit s’apparente à un parcours du combattant.
  • La période d’inoccupation doit atteindre au moins un an complet, sans interruption réelle.
  • Le logement doit initialement être destiné à l’habitation principale mais rester vide ou presque vidé de son mobilier.

En pratique, la taxe annuelle sur les logements vacants force clairement la main des propriétaires qui hésitent à remettre leur bien sur le marché.

Montant, critères de calcul et personnes concernées : ce qu’il faut savoir

Pour déterminer le montant de la taxe sur les logements vacants, l’administration fiscale s’appuie sur la valeur locative cadastrale, autrement dit l’estimation théorique du loyer que le bien pourrait rapporter en une année. En 2024, cette taxe s’établit à 17 % la première année, puis grimpe à 34 % dès la deuxième année consécutive de vacance. À Paris, Lyon ou Bordeaux, mieux vaut s’assurer que le compteur d’occupants ne reste pas figé trop longtemps.

Tout propriétaire, particulier, société civile ou entreprise, se retrouve concerné dès qu’un logement reste vide plus de douze mois d’affilée dans une commune classée en zone tendue. L’administration croise les bases de données pour identifier les biens concernés, et ceux qui essaient de passer entre les mailles du filet risquent gros.

Passons en revue les conditions qui déclenchent la taxe :

  • Logement visé : vide ou faiblement meublé au 1er janvier de l’année d’imposition.
  • Période de vacance : douze mois révolus sans réelle occupation.
  • Localisation : le bien doit être situé dans une commune répertoriée comme zone tendue.

Le règlement de la taxe est simultané à celui de la taxe foncière, selon les échéances classiques prévues par les impôts locaux. Avec l’inflation, la progression mécanique des valeurs cadastrales, et la vigilance de l’administration, mieux vaut anticiper que subir. Mieux vaut ne pas négliger la fiscalité d’un logement vide pour éviter pénalités et intérêts de retard en cas de contrôle.

Exonérations possibles et démarches pour en bénéficier

Heureusement, certains cas échappent à ce dispositif. Le code général des impôts prévoit plusieurs situations permettant d’être exonéré de la TLV. Il ne suffit pas de l’affirmer : il faut être prêt à argumenter, justificatifs à l’appui. Voici les différents motifs qui autorisent une exonération :

  • Logement inhabitable : D’importants travaux rendent le logement inutilisable ? L’exonération s’obtient en présentant des devis, des photographies, voire des attestations d’artisans pour prouver la réalité des travaux.
  • Vacance involontaire : La mise en location ou en vente a été réelle, grâce à des annonces, des courriers d’agence ou des mandats de gestion à montrer en cas de vérification.
  • Occupation ponctuelle supérieure à 90 jours : Un logement qu’on a finalement occupé ou loué plus de trois mois dans l’année échappe également à la taxe.

Pour être exonéré, il convient de déposer une déclaration spécifique auprès du service des impôts, accompagnée des pièces justificatives correspondantes. Chaque dossier est traité au cas par cas, et il faut impérativement agir avant la date d’exigibilité de la taxe pour éviter tout désagrément ultérieur.

Différences avec la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et voies de contestation

La taxe sur les logements vacants (TLV) se distingue clairement de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. La seconde vise les logements occupés épisodiquement, et non ceux laissés totalement vides. Les deux impositions poursuivent des objectifs différents et leurs modalités divergent : occupation partielle pour les unes, inoccupation totale pour l’autre ; taux de prélèvement et conditions d’exonération propres à chaque dispositif.

D’un côté, la TLV frappe à partir d’une vacance prolongée mesurée sur la valeur locative cadastrale, tandis que la taxe sur les résidences secondaires s’applique sans tenir compte de cette durée mais peut être majorée dans certaines communes, selon la politique de la municipalité.

Quand un propriétaire estime être imposé à tort, il peut engager un recours directement auprès de son centre des impôts. Cela implique de transmettre tout justificatif utile : preuve de travaux, annonces ou attestations d’occupation temporaire, par exemple. Si la contestation n’aboutit pas, le recours hiérarchique ou la saisine du tribunal administratif restent possibles, mais chaque démarche exige précision et organisation pour espérer obtenir gain de cause.

La fiscalité des logements vacants n’offre aucune échappatoire de facilité. Chaque appartement vide résonne comme un signal pour l’administration fiscale, et mieux vaut ne pas sous-estimer l’impact financier d’une vacance prolongée. Au fil des années, un bien inoccupé finit toujours par coûter cher, à qui préfère attendre plutôt qu’agir.

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