Frais de notaire déductibles des impôts : les conditions à connaître

25 octobre 2025

Homme d'affaires en costume vérifiant des documents juridiques

8 500 euros : c’est, en moyenne, ce que débourse un acquéreur pour les seuls frais de notaire lors d’un achat immobilier ancien à 200 000 euros. Une somme qui fait grincer des dents, et qui, contrairement à une idée tenace, n’ouvre pas systématiquement la porte à des économies fiscales. Les règles sont précises, et la moindre imprécision dans leur application coûte cher.

La déductibilité des frais de notaire ne se généralise pas à tous les achats immobiliers. Seuls quelques régimes spécifiques, tels que le régime réel pour la location meublée non professionnelle (LMNP), autorisent ce type d’optimisation. Pour la majorité des cas, ces frais s’ajoutent simplement au prix d’achat, sans impact sur l’impôt à payer chaque année.

Le traitement fiscal évolue en fonction du type d’investissement et du régime d’imposition retenu. Un mauvais choix ou une interprétation hâtive des règles mène souvent à des erreurs sur la déclaration et à la perte d’opportunités fiscales bien réelles.

Frais de notaire : de quoi s’agit-il vraiment dans un achat immobilier ?

Lors d’un achat immobilier, impossible d’échapper aux frais de notaire, que l’on investisse dans le neuf ou dans l’ancien. Derrière cette appellation, la réalité est moins flatteuse pour le professionnel : la plus grande partie de la somme collectée par le notaire file directement dans les caisses publiques, sous forme de taxes et de droits divers.

Pour clarifier la composition de ces frais de notaire acquisition, voici les principaux éléments à connaître :

  • Droits de mutation à titre onéreux : souvent désignés comme frais de notaire ancien ou droits d’enregistrement, ils s’appliquent principalement lors d’un achat dans l’immobilier ancien et constituent la part la plus élevée de l’enveloppe.
  • Taxe de publicité foncière : elle officialise le transfert de propriété auprès du service de publicité foncière.
  • Débours : ce sont les sommes avancées par le notaire pour le compte de l’acquéreur, frais de documents, cadastre, démarches administratives.
  • Honoraires du notaire : la rémunération proprement dite du notaire, fixée par décret et strictement encadrée.

Le calcul des frais de notaire varie selon plusieurs paramètres : montant de la transaction, nature du bien (neuf ou ancien), localisation. Dans l’immobilier neuf, la note s’allège souvent à 2-3 % du prix de vente, contre 7 à 8 % dans l’ancien. Cette distinction, trop souvent négligée, s’ajoute à celle du frais d’agence : ce dernier, à la différence des frais de notaire, relève d’un tout autre traitement fiscal.

La procédure reste transparente : le notaire remet toujours un détail des sommes lors de la signature de l’acte définitif. Ce document, bien plus qu’une formalité, permet à l’acheteur d’anticiper précisément le coût global de son acquisition et d’éviter les mauvaises surprises.

Peut-on déduire les frais de notaire de ses impôts ? Les règles à connaître

Le terme déduction des frais de notaire suscite de nombreuses attentes, notamment chez les acheteurs avertis. Pourtant, pour celui qui achète sa résidence principale, la règle est sans appel : ces frais de notaire ne figurent pas parmi les charges déductibles de l’impôt sur le revenu. Pas utile d’espérer les inscrire dans la déclaration fiscale annuelle, sauf quelques cas bien particuliers.

La donne change pour les propriétaires bailleurs. Avec le régime réel, il leur est permis d’inclure les frais de notaire déductibles dans le calcul du coût d’acquisition du logement, amortissable sur plusieurs années, ou de les ajouter au prix d’achat lors de la future revente pour réduire la plus-value imposable. Dans ce cas, la déduction des frais de notaire vise uniquement les biens mis en location nue ou meublée, jamais la résidence principale.

Attention à la confusion fréquente : la déduction du mobilier (équipements de cuisine, électroménager, placards) ne sert pas à diminuer les frais de notaire proprement dits, mais permet de revoir à la baisse le prix de vente déclaré. Résultat : la base de calcul des frais diminue. Cependant, il faut indiquer précisément la valeur du mobilier dans l’acte pour se prémunir contre tout litige en cas de contrôle fiscal.

La fiscalité immobilière impose ainsi une distinction nette entre usage personnel et investissement. Pour optimiser ces frais, seuls les investisseurs passant par une déclaration détaillée bénéficient d’une marge de manœuvre réelle.

Zoom sur les dispositifs fiscaux : LMNP, loi Pinel et autres cas particuliers

Chaque dispositif fiscal possède ses propres règles. La location meublée non professionnelle (LMNP) attire de nombreux investisseurs qui cherchent à alléger leur charge fiscale. En sélectionnant le régime réel, la déclaration LMNP autorise l’amortissement du bien immobilier, mais aussi des frais de notaire liés à l’achat. Cet amortissement, réparti sur plusieurs décennies, permet de réduire durablement le revenu locatif imposable. Cette stratégie s’applique à tous les logements loués meublés, qu’il s’agisse d’une première opération ou d’un nouveau placement.

Loi Pinel : une approche distincte

Le dispositif Pinel fonctionne autrement. Ici, l’investisseur profite d’une réduction d’impôt calculée sur le prix de revient du logement neuf, qui englobe à la fois le prix d’achat, les frais de notaire et, le cas échéant, les commissions d’agence. La déduction frais notaire intervient donc de façon indirecte : ils entrent dans la base servant à calculer l’avantage fiscal, mais ne sont jamais déduits des revenus fonciers eux-mêmes. Cette différence modifie la façon de piloter un investissement locatif selon le mécanisme choisi.

Voici comment chaque régime aborde le traitement des frais de notaire :

  • Pour la LMNP, il est possible d’amortir les frais sur toute la période d’exploitation du bien.
  • En Pinel, les frais s’intègrent au prix de revient du logement pour augmenter la réduction d’impôt.

Des dispositifs moins répandus existent également : démembrement de propriété, régimes propres à l’ancien… Chaque stratégie fiscale impose de bien vérifier les conditions de déduction des frais de notaire et d’ajuster sa déclaration chaque année en conséquence. L’agilité et la rigueur font la différence dans ce type d’optimisation.

Jeune femme au laptop dans une cuisine moderne à la maison

Exemples concrets pour mieux comprendre la déductibilité des frais de notaire

Prenons le cas d’un investisseur qui acquiert un appartement ancien à 250 000 euros pour le louer meublé. Les frais de notaire atteignent 18 000 euros. En LMNP au régime réel, l’intégralité de ces frais entre dans l’amortissement du bien, généralement sur 20 à 30 ans. Chaque année, une fraction de la somme est imputée sur les loyers déclarés, ce qui diminue d’autant la base imposable. Ce mécanisme génère une économie fiscale durable, proportionnée à la durée de détention.

Autre cas : un investisseur choisit le dispositif Pinel pour acheter un logement neuf à 320 000 euros, avec 7 500 euros de frais de notaire. Ici, ces frais s’ajoutent au coût d’acquisition pour calculer la réduction d’impôt. Ils ne s’imputent pas sur les loyers, mais permettent de maximiser l’avantage fiscal tout au long de la période d’engagement Pinel.

Un achat de logement ancien destiné à la location nue obéit à d’autres règles. Les frais de notaire ne sont pas pris en compte dans les charges déductibles des revenus fonciers. Seuls les intérêts d’emprunt, les charges de copropriété ou les frais de travaux sont admis. La nature de l’achat, le régime fiscal choisi et la stratégie patrimoniale doivent donc être étudiés pour chaque opération.

Pour résumer les stratégies adoptées selon le type d’acquisition, voici les points à retenir :

  • En location meublée, les frais peuvent être amortis, ce qui réduit la fiscalité annuelle.
  • Avec le dispositif Pinel, ils s’ajoutent au prix global pour accroître la réduction d’impôt.
  • En location nue, toute déduction directe reste exclue : la réglementation ne laisse aucune latitude à ce sujet.

Au final, chaque projet immobilier impose sa propre équation fiscale. Savoir où placer le curseur, c’est parfois ce qui fait la différence entre une opération rentable et une opportunité manquée.

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